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Hôpital de la Croix-Rousse

Lyon  [69]

Programme

Extension du site de l'hôpital de la Croix-Rousse avec la construction du bâtiment clinique comprenant un service d'urgence, 15 blocs opératoires, un service de réanimation, des services d'hébergements, un service de consultation, et les installations techniques

" Vu la dimension des nouveaux bâtiments à créer, aussi importants que ceux qui existent, la juxtaposition d’une autre composition ou d’une autre architecture à celle qui existe rendrait anachronique l’existante, et, plus grave, diviserait définitivement le site de l’hôpital en deux. Or, nous ne pouvons construire les nouveaux bâtiments sans penser l’Hôpital de Croix-Rousse comme un tout, comme une grande unité, lisible dans la ville, dans son site et dans les séquences de ses espaces internes.
Les exigences du programme imposent leurs logiques, mais le site aussi. Le projet croise les deux, cherchant à accorder le site et le programme et à mettre le système spatial au service du plan fonctionnel. La qualité de l’ensemble, la lisibilité, la fluidité de circuits, commence avec la grande dimension pour aller jusqu’à chaque sousensemble et service.

Le projet met ainsi en place un système spatial qui est linéaire, à redents dans sa forme et constitué, dans son fonctionnement, de plateaux découpés autour de deux colonnes verticales liées entre elles. Il ne s’agit pas seulement ici de respecter un patrimoine architectural et urbain. Il faut admettre que l’unité de l’hôpital futur suppose évidemment de bâtir en repartant du système spatial en place et de trouver des clefs pour l’agrandir. Nous repartons de l’entrée, de l’axe historique, sur la façade Est. De là, nous devrons percevoir d’emblée le nouvel hôpital comme un ensemble qui unit les époques.

Le principe est de prolonger, d’amplifier le système en place, de l’accorder aux nouveaux volumes à bâtir. Ceci passe par quatre dispositions clefs :

  - Conserver la référence à l’axe central qui restera un centre symbolique, géographique et   géométrique de l’hôpital.

  - Prolonger l’alignement des façades frontales existantes et établir un enchaînement de proportions, de rythmes et de matières de l’ancien vers le nouveau. La longueur du nouveau bâtiment égale celle de l’ancien (façade Est).

  - Devant ce plan de façade, stabiliser le sol de la colline et installer une grande terrasse qui assoit ce long bâtiment, formant l’esplanade d’entrée et le jardin. Ce grand plan horizontal exalte la position dominante d’origine en un lieu plus vaste, et unifie l’hôpital en un tout.

  - Au bout de la terrasse, utiliser la zone constructible pour fermer le fond de la perspective par un bâtiment prismatique en verre. La division entre lieux de l’histoire et du présent est évitée. Ce travail d’amplification géométrique et rythmique est le trait majeur par lequel la nouvelle construction va consacrer l’unité du site, décupler son pouvoir d’émotion, renouveler complètement le caractère de sa présence dans la ville. L’unité de forme de l’hôpital a des répercussions urbaines majeures. L’hôpital est un repère qui unifie la ville. Comme sur beaucoup de grands sites, une règle, une volonté humaine s’impose sur un modelé naturel. Un grand système géométrique est posé sur une topographie, sur l’irrégularité contingente de la ville. Il affirme haut l’institution.

La chance et l’opportunité sont de donner ici une vision globale de l’unité de l’hôpital dans la ville ; l’aménagement général du site doit aider à créer l’unité générale entre les divers bâtiments, d’écriture, d’aspect et d’époques différentes. Le principe est de prolonger et d’unifier le dispositif mis en place au travers les époques :

  - un axe majeur perceptible dès l’entrée (entrée piétonne).

  - un axe transversal qui relie par des galeries vitrées différents corps de bâtiments.

Ainsi une grande terrasse unificatrice est créée, sol commun aux bâtiments anciens et aux nouveaux bâtiments. Ceci nécessite une reprise sensible de la topographie du site. La forte déclivité du terrain à l’entrée (13 m de dénivelé) permet d’envisager un jeu de terrasses :

  - la terrasse principale donnant accès aux rez-de-chaussée des bâtiments (anciens et nouveaux)

  - une terrasse intermédiaire, niveau d’accès aux urgences

  - la terrasse d’entrée, grand « glacis » planté qui organise des parkings en « poches », et permet l’accès aux deux niveaux de parking enterrés sous le bâtiment. "

2006 - 2010